Printer Friendly Version 10.10.2022 - Đurović: la Serbie a avancé au Conseil de l'Europe des arguments de respect du droit international @ 11 October 2022 12:21 PM

L'ambassadrice de la République de Serbie auprès du Conseil de l'Europe Aleksandra Đurović a déclaré que le Kosovo dispose de facto d'une majorité des deux tiers au Conseil de l'Europe, mais que le droit est du côté de la Serbie, rapporte «Novosti».

-La Serbie a avancé des arguments de respect du droit international et de l'intérêt de préserver la neutralité de statut du Conseil de l'Europe. Depuis de nombreuses années, il existe une coopération entre le Conseil de l’Europe et les représentants des institutions intérimaires de Priština, entre autres par l'intermédiaire du Bureau du Conseil de l'Europe de Priština, dans le but d'atteindre des normes de respect des droits de l'homme et de l'Etat de droit sur le territoire du Kosovo-Metohija. La Serbie ne s'y est jamais opposée, car notre plus grand intérêt est la protection des droits de l'homme, principalement de la population serbe au Kosovo-Metohija, mais nous avons toujours insisté sur le respect de la neutralité de statut, a dit Đurović dans une interview avec «Novosti».

Elle a ajouté que malheureusement, il y a des pays qui apportent un soutien vierge à Priština dans tout ce qu'elle fait.

-Et même concernant cet agissement unilatéral, nocif non seulement aux intérêts d'un pays membre du Conseil de l’Europe, en l’occurrence la Serbie, mais à long terme, extrêmement nocif au Conseil de l’Europe en tant qu'organisation, dit Đurović.

Quelle est la suite de la procédure et quand ce sujet pourrait-il être à nouveau devant le Comité des Ministres du Conseil de l'Europe?

Ce sujet peut être à l'ordre du jour de n'importe laquelle des prochaines réunions du Comité des Ministres du Conseil de l'Europe, qui se tiennent presque tous les mercredis à Strasbourg, au niveau des représentants permanents. La condition préalable est que le Bureau inscrive ce point à l'ordre du jour proposé pour la réunion. Actuellement, le Bureau du CE est composé d'ambassadeurs d'Irlande, d'Islande, d'Italie, de Hongrie, de Lettonie et du Liechtenstein.

Quels pays ont soutenu la Serbie et avons-nous de la compréhension aussi auprès de certains pays qui ont reconnu le Kosovo?

Lors de la réunion du Comité des ministres du CE, qui s'est tenue le 5 octobre dernier, des représentants de l'Espagne, de la Slovaquie, de l'Azerbaïdjan, de la Moldavie et de la Géorgie ont envoyé un ferme soutien verbal à la Serbie, ce dont nous les remercions. Il y a d'autres pays qui ne se sont pas manifestés ce jour-là, mais qui soutiennent sans aucun doute la Serbie, ainsi que ceux qui ont reconnu le Kosovo, mais qui sont de notre côté. Pourtant, je ne parlerais pas des noms.

Dans quelle mesure est-il réaliste que les deux tiers des Etats, s'il y a un vote à l'Assemblée du CE sur l'admission du Kosovo, soutiendront un faux Etat?

Si l'on regarde les chiffres des 46 Etats membres du Conseil de l'Europe, 34 ont reconnu l'indépendance unilatéralement proclamée du Kosovo, et 12 ne l'ont pas fait. La majorité requise des deux tiers pour soutenir la décision d'engager la procédure est de 31, ce qui signifie que les chiffres ne sont pas en notre faveur. Cependant, nous luttons pour la défense de nos intérêts nationaux avec une intense activité diplomatique, et nous ne nous arrêterons pas là. Le fait que cela fait cinq mois que la demande d'adhésion a été déposée, et que la procédure n'a pas encore commencé, montre que nous avons réussi jusqu'à présent dans ce combat.

Que se passe-t-il derrière les réunions officielles au Conseil de l'Europe, comment Priština fait du lobbying et comment nous battons-nous?

Je ne voudrais pas parler d'activités concrètes sur le terrain, mais vous devez garder à l'esprit qu'une question aussi importante ne se décide pas uniquement à Strasbourg. Formellement, la décision est prise à Strasbourg lors d'une réunion du Comité des ministres du Conseil de l'Europe, mais c'est une large action diplomatique qui doit être coordonnée.

Comment le conflit entre la Russie et l'Ukraine peut-il affecter la tentative de Priština d'adhérer au Conseil de l'Europe, car les hommes politiques albanais comparent souvent la Serbie à la Russie?

Les représentants de Priština ont voulu profiter de la sortie de la Russie du Conseil de l'Europe, considérant que la position de la Serbie est actuellement plus faible. L'inadéquation de l'argument qu'ils ont utilisé au début, faisant référence à la Russie, leur a été signalée justement par ceux qui les soutiennent le plus, alors ils ont cessé d'avancer cet argument à Strasbourg.